sábado, 23 de julho de 2016

Probiotiques, permaculture, jeûne... Sept règles de conduite bonnes pour soi (et la planète)

Par Sophie Carquain | Le 21 juillet 2016
Publié par Le Figaro

L’humain est un univers en miniature. D’où l’urgence d’une bienveillance pour soi et pour le monde. Nos 7 commandements régénérants pour une nouvelle alliance entre l'homme et nature.

Voilà quelques années déjà que l’évidence saute aux yeux : notre sort est étroitement lié à celui de la planète. « L’homme n’est qu’un microcosme dans le macrocosme planétaire », résume le consultant en développement durable Jacques-Pascal Cusin, auteur des Secrets de l’alimentation vivante (éd. Albin Michel). Les succès éditoriaux dePierre Rabhi, philosophe agriculteur, martèlent de livre en livre que « puisque le monde actuel nous pose l’ultimatum de changer pour ne pas disparaître, peut-être aurions-nous intérêt à nous nourrir du sentiment profond d’appartenance à la réalité vivante universelle ». C’est ce message que plus d’un million de spectateurs ont aimé dansDemain, le film de Mélanie Laurent et Cyril Dion (1).

Sans céder à l’idée que la nature serait notre unique coach santé (la science l’a, de son côté, davantage considérée comme un désordre à améliorer), il importe pourtant de redresser la barre. Et de respecter notre ego/écosystème et celui de la Terre. Revue de détails en 7 recommandations.


Je limite la viande
"Les insectes remplaceront en partie la viande à l’horizon 2050"
Le constat
. Saviez-vous que la production d’un seul kilo de viande de bœuf demande 4 à 5 kilos d’aliments et 15 .000 litres d’eau  ? En octobre dernier, l’OMS a de nouveau pointé les ravages pour la santé d’une surconsommation de viande rouge, qui accumule trop de gras et pas assez de fibres. Cet excès à l’échelle planétaire entraîne le développement de cheptels importants et de cultures qui prélèvent leur espace vital sur la forêt (notamment en Amazonie). Or, l’élevage est responsable de 18 % des émissions de gaz à effet de serre impliqués dans le réchauffement climatique. « Depuis les années 1950, on a troqué une alimentation riche en fibres et en céréales contre une surconsommation de viande dans tous les pays riches », explique le Dr Lylian Le Goff, médecin environnementaliste (2). Ces mêmes pays où quelque 25 % de la nourriture achetée finit à la poubelle… Il est temps de réagir
La solution. Limiter côtes de bœuf et gigot à deux repas par semaine grand maximum, et moins encore pour les charcuteries qui contiennent des additifs. Et retourner doucettement à l’hygiène de vie de nos ancêtres : légumes, céréales et légumineuses non raffinées, à combiner pour une optimisation de la teneur en protéines. On pense par exemple au couscous végétalien (semoule de blé et pois chiches), parfaitement équilibré et pourvoyeur de protéines ; au dal bhat indo-népalais (lentilles et riz) qui fournit les acides aminés et les protéines nécessaires. Autre piste d’avenir : les insectes qui remplaceront en partie la viande à l’horizon 2050 et que nous pouvons déjà consommer sous forme de snacking ou de farine (riche en protéines).

Je dis halte aux pesticides
"La 'ferme France' connaît un emballement du recours aux pesticides"
Le constat. Pesticides, herbicides et insecticides empoisonnent la terre, l’eau et l’air que l’on respire. Tout récemment, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail rappelait que la « ferme France » connaît un emballement du recours aux pesticides, dont la consommation en 2014 s’est élevée à au moins 60 000 tonnes (9 % de plus qu’en 2013). Avec des alertes sanitaires qui multiplient les liens possibles avec les cancers de la prostate, de la peau, les tumeurs cérébrales, les troubles de la reproduction…
La solution. Sachez que pomme, pêche, nectarine, fraise, raisin, céleri et épinard sont les fruits et légumes les plus contaminés par les pesticides hors circuit bio, et que l’avocat, le maïs, l’ananas, le chou et les oignons sont les moins contaminés. Le bio et la permaculture orchestrent des parades 100 % naturelles (comme introduire des mange-tout qui dévorent les insectes nuisibles dans une plantation de tomates). En achetant bio, il faut accepter de payer souvent plus cher (sauf pour les produits en vrac et à la coupe) et de consommer des fruits et légumes qui ne sont pas forcément parfaits esthétiquement.

Je proscris la monoculture
"Remplir son assiette des mêmes aliments provoque des carences nutritives"
Le constat. La monoculture (le maïs, le blé) appauvrit le sol ou le pompe sans rien lui apporter (comme le maïs). De la même manière, remplir son assiette des mêmes aliments provoque, chez nous omnivores, des carences nutritives.
La solution. Diversifier. Faire tourner les cultures et les nutriments dans notre assiette  ! Sandra Ericson, auteur de Ma bible des jus santé et bien-être (Leduc S. éditions), conseille une alimentation arc-en-ciel : « Les caroténoïdes (orange, jaune) que l’on trouve dans la tomate, la courge, la carotte…, les anthocyanes (bleu, rose, violet) présents dans les betteraves, le chou rouge, les baies…, ou le resvératrol (rouge sombre) contenu dans le raisin… Ainsi, on booste notre santé physique et psychique. Et on freine le processus de vieillissement. » On privilégie les fruits et légumes de saison, qui n’ont pas été produits en recréant artificiellement leurs conditions de développement et subissent moins d’apports extérieurs visant à assurer leur croissance. Acheter des produits locaux et de saison permet aussi de privilégier les circuits courts qui rémunèrent mieux les producteurs.
Je protège ma biodiversité

Les bactéries de notre intestin ont un rôle important à jouer
Le constat. Les espèces ont toutes un rôle à jouer, y compris les plus modestes comme les vers de terre (aérateurs du sol agricole) ou les bactéries de notre intestin  ! Qui ignore maintenant l’importance du microbiote, qu’on appelait jadis flore intestinale  ? Les gastro-entérologues nous ont appris ces dernières années combien il régule notre organisme, via quelque 2 kilos de bonnes bactéries pour chacun, légués par la mère au moment de l’accouchement puis de l’allaitement notamment. « Il est essentiel de protéger ce microbiote dans toute sa diversité », explique le Dr Jacqueline Warnet, gastro-entérologue, coauteur des Secrets de l’intestin (éd. Albin Michel). « Et de nourrir correctement toutes les espèces de bactéries (quatre familles cohabitent dans notre intestin). »
La solution. Les probiotiques. Ne pensez pas que fruits et légumes suffisent. « C’est bien plus complexe, poursuit le médecin. Toutes les familles de bactéries ne se nourrissent pas de la même manière. Il faut des amidons résistants (riz ou pommes de terre cuits mais refroidis en salade), de la banane, des fructanes (betterave, topinambour, ail cru…), des polyphénols (basilic, curcuma, épinards, groseille…). » De quoi repenser sérieusement le contenu de notre assiette  !
Je préserve mes ressources

Se débarrasser du superflu

Le constat. L’obsolescence programmée de nos objets porte un rude coup à la planète, en particulier via le remplacement des téléphones mobiles : l’extraction du coltan, minerai dont nos portables sont friands, contribue à la déforestation. Le nouveau credo  ? Le bonheur est dans le peu, titre du best-seller de Francine Jay, alias « Miss Minimalist », qui paraît en France en septembre (First éditions). La promesse du livre  ? Être heureux en possédant moins mais mieux.
La solution. Ne pas succomber au diktat de l’hyperconsommation, trier régulièrement nos objets et se débarrasser du superflu… Tout cela nous permet de nous alléger mentalement tout en préservant la planète. Par ailleurs, désactiver les alertes qui encombrent nos smartphones (et assènent dix fois par jour : vous n’avez pas assez couru, bu, ri, dragué aujourd’hui…) nous évitera de culpabiliser pour rien.

Je me mets en jachère
"Une fois par semaine, on zappe le repas du soir"
Le constat. Une terre surexploitée voit son sol s’appauvrir et finit par ne plus rien produire. De la même manière, nous devons appuyer régulièrement sur le bouton pause. « Pour éviter de stresser le sol, explique Lylian Le Goff, nos ancêtres avaient la bonne idée de mettre la terre en jachère, en laissant s’installer les adventices (qualifiées à tort de mauvaises herbes) qui sont très nourrissantes : elles apportent du carbone, des fibres, de la cellulose, des oligoéléments et de l’azote. » S’enrichir par le repos…
La solution. Pour notre organisme, les micro-cures de jeûne sont idéales d’après le Dr Le Goff : « Une fois par semaine, on zappe le repas du soir. Cette restriction stimule notre faculté d’adaptation à la faim, on est plus résistant, biologiquement et psychologiquement. » Et on le remplace par un bol de soupe ou un green smoothie riche en fibres.
Côté digital, les cures détox sont également préconisées. On s’échappe des réseaux sociaux, on ne relève ses mails que deux à trois fois par jour. On apprivoise la méditation, voire la petite retraite de quelques jours loin de tout.

Je chouchoute ma couche d'ozone
"Enduire une crème protectrice indice 50"
Le constat. En détruisant partiellement cette « peau » planétaire qui nous protège du danger des rayonnements UVB, nous avons fragilisé notre épiderme. Avec une augmentation spectaculaire de cas de mélanomes (11 000 par an en France selon l’Institut du cancer).
La solution. Côté épiderme, on respecte les consignes des dermatos : enduire son visage et son cou en priorité de crème protectrice indice 50, renouveler l’opération toutes les deux heures, porter un chapeau à larges bords, et fuir la plage aux heures extrêmes. Pour limiter la dégradation de la couche d’ozone, on évite la voiture au profit du vélo, sachant qu’une activité physique régulière diminue le risque de certains cancers. Côté alimentation, on n’oublie pas que manger au mois de mars 1 kilo de fraises provenant d’Israël et transportées par avion revient à consommer 4,9 litres de pétrole, tandis que le même poids de fraises locales représente 0,2 litre.

(1) Voir aussi le livre Demain, de Cyril Dion, éd. Actes Sud.
(2) Je choisis les protéines végétales, de Lylian Le Goff, éd. Marabout.




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